Témoignage : Ma soupape de décompression
Il y a plus de 15 ans, Marfan s'est imposé chez nous sans y être invité.
Ce fut un choc terrible, une incompréhension totale, une remise en question de toute notre existence passée, présente et future.
L'entourage aussi fut choqué, surpris, sidéré. Puis, cela est tombé dans une sorte de normalité pour eux. Mais pas pour moi, je suis passée par toutes les étapes du deuil, en restant longtemps bloquée dans la phase "colère/tristesse".
J'avais deux options devant moi à ce moment là :
- rester triste et en colère toute ma vie
- essayer de trouver la paix intérieure
J'ai voulu tenter la deuxième option mais sans y croire vraiment. Tout pesait trop lourd, tout était difficile et puis les psys n'allaient pas régler mon problème car ma maladie était physique, pas mentale !
Je n'avais plus rien à perdre, alors j'ai poussé les portes du cabinet d'une psychiatre. Elle m'a demandé ce qui m'amenait là, à vrai dire je me posais la même question. J'ai alors raconté mon histoire, comme anesthésiée et sans émotion.
Elle m'a longuement écoutée conter mon récit tumultueux, et à la fin elle m'a simplement dit "vous avez un parcours difficile, je comprends que cela soit lourd à porter !", j'ai explosé en sanglot...
Raconter ma vie à une parfaite inconnue, se sentir écoutée et surtout comprise a été un déclic pour moi ! Grâce à ces rendez-vous, au début très rapprochés puis de moins en moins, sans l'ombre d'un médicament, j'ai remonté la pente. Il m'a fallu plus de deux ans.
Mon parcours est celui de beaucoup d'entre nous : diagnostic, décès, grossesse difficile, nombreuses hospitalisations et opérations, résultats génétiques, examens à répétition...
Aujourd'hui, je la rencontre encore, mais moins souvent : je garde un lien !
C'est ma soupape de décompression !
Je peux lui dire tout ce que j'ai sur le cœur, tout ce que je vis, du plus anodin au plus préoccupant sans avoir peur de blesser, de déranger, d'attrister...
La maladie nous fait faire constamment les montagnes russes alors de savoir que j'ai une oreille attentive, malgré un entourage qui me soutient, cela me rassure et me permet de continuer d'avancer au quotidien.
A ce jour, je suis fière du parcours que j'ai effectué. Je reviens de loin et je n'ai jamais regretté de m'être fait violence pour y aller, avec les a priori que j'entendais et que j'avais moi-même.
Les pleurs des premières séances se sont transformés en rire aujourd'hui.
Je suis une des preuves vivantes que les psys peuvent aider les personnes atteintes d'une pathologie et les aider à se reconstruire.
Aude (33)
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