Les médicaments antivitamine K (AVK) sont des anticoagulants oraux.
Ils s’opposent à l’action de la vitamine K qui joue un rôle important dans la coagulation du sang.
En ralentissant la coagulation, les AVK permettent :
• d’empêcher la formation de caillots (thromboses) dans les artères et les veines ;
• de dissoudre ces caillots s’ils existent déjà ;
• d’empêcher leur migration dans les vaisseaux (embolie).
Les AVK sont principalement prescrits en relais de l’héparine en cas de :
• Phlébite ou risque de phlébite (caillot dans une veine).
• Embolie pulmonaire ou risque d’embolie pulmonaire (caillot dans les poumons).
• Certains troubles du rythme cardiaque (ex. : fibrillation auriculaire).
• Certaines anomalies ou prothèses des valves cardiaques.
• Certains infarctus du myocarde.
Le fractionnement du comprimé (quart de comprimé, demi-comprimé…) doit vous être précisé par votre médecin. Ne pas confondre 2/3 avec 2 ou 3 comprimés.
La même dose d’AVK peut agir différemment selon les personnes. Votre médecin doit donc déterminer la dose d’AVK qui vous convient.
Cette dose doit être équilibrée :
• Ni trop forte, ce qui favoriserait une hémorragie.
• Ni trop faible, ce qui augmenterait le risque de formation d’un caillot.
Le seul test permettant d’évaluer effectivement l’action des AVK est l’INR. (International Normalized Ratio), réalisé à partir d’une prise de sang. Cet examen indispensable doit être effectué fréquemment jusqu’à l’équilibre du traitement, puis de manière régulière pour vérifier que le traitement est bien équilibré. De nombreux facteurs peuvent augmenter ou diminuer l’effet anticoagulant du médicament. Une fois la dose d’AVK appropriée déterminée, une surveillance régulière par l’INR est donc nécessaire.
L’effet anticoagulant est retardé de 2 à 4 jours après la première dose et persiste quelques jours après l’arrêt du traitement. Le médicament doit être pris chaque jour à la même heure, de préférence le soir. En cas d’oubli, la dose oubliée peut être prise dans un délai de 8 heures maximum. Au-delà, ne pas prendre cette dose et reprendre la dose suivante à l’heure habituelle. Pensez à noter l’oubli dans votre carnet d’information et de suivi. Ne jamais changer la dose ou le moment de la prise sans avis médical.
Le principal risque lié au traitement par AVK est le risque de saignement (hémorragie) lié à un surdosage. Signes évocateurs d’un surdosage qui doivent amener à consulter rapidement votre médecin :
• INR supérieur à la valeur haute fixée par le médecin traitant.
Signes banals :
• Saignements des gencives ou du nez.
• OEil rouge (hémorragie conjonctivale).
• Règles exceptionnellement abondantes.
• Hématomes (« bleus »).
Signes trompeurs (évocateurs d’un saignement interne moins visible) :
• Fatigue chronique.
• Essoufflement inhabituel.
• Pâleur anormale.
• Maux de tête ne cédant pas au traitement antalgique habituel.
• Malaise inexpliqué.
Prévenez immédiatement votre médecin ou présentez-vous à un service d’urgence médical, en cas de:
• Présence de sang dans les urines.
• Présence de sang rouge dans les selles ou selles noires.
• Vomissements ou crachats sanglants.
• Saignements qui ne s’arrêtent pas.
Toutes ces situations nécessitent un contrôle de l’INR.
Vous devez également contacter votre médecin :
• Si oubli ou erreur de dose de votre traitement.
• Si apparition de fièvre, d’éruption cutanée, de douleur articulaire, etc.
• Si découverte d’une grossesse ou souhait de grossesse (l’utilisation des AVK est généralement déconseillée pendant la grossesse).
• Si vous souhaitez faire un piercing ou un tatouage.
• Avant toute prise de nouveau médicament, extraction dentaire, soins de pédicurie, petite chirurgie, projet de voyage.
De nombreux médicaments modifient l’action des AVK
Soit en augmentant leur effet (Risque hémorragique).
Soit en le diminuant (Risque de thrombose).
Ne prenez JAMAIS un médicament (y compris s’il est disponible sans ordonnance) sans avoir demandé l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien. Cette règle s’applique :
• Pour tous les médicaments, y compris ceux de phytothérapie ;
• Même pour des symptômes banals tels qu’une douleur, de la fièvre, un rhumatisme ou une infection.
Lorsque vous débutez un nouveau traitement, il vous sera souvent nécessaire d’augmenter la fréquence des contrôles de l’INR.
Quelques exemples d’associations contre-indiquées avec les AVK (liste non exhaustive) :
• Aspirine (acide acétylsalicylique) à certaines doses.
• Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pyrazolés (phénylbutazone).
• Miconazole (antifongique) utilisé pour le traitement de mycoses par voie générale ou en gel buccal.
• Millepertuis (plante utilisée en phytothérapie)
Le dossier Pharmaceutique (DP) est un outil précieux pour se simplifier la vie et éviter au quotidien les risques d’interactions médicamenteuses. C’est un service gratuit proposé par votre pharmacien et clôturable à votre guise.
• Un outil informatique qui contient la liste de tous les médicaments qui vous ont été délivrés (avec ou sans ordonnance) pendant les 4 derniers mois dans les pharmacies dans lesquelles vous vous êtes rendus. Mais vous pouvez également demander que certains médicaments n’y soient pas inscrits. Il est également utilisé dans les pharmacies hospitalières équipées.
• La garantie d’une confidentialité respectée en toutes circonstances.
• Votre pharmacien s’assure que vous ne risquez pas d’interactions médicamenteuses dangereuses (automédication) ou de redondance
de traitement et contacte votre médecin en cas de doute.
• Ce dossier est consultable avec votre accord par la très grande majorité des officines et dans toute la France.
• Son contenu imprimable sur simple demande vous permet de disposer de la liste de vos traitements lors de vos rendez-vous médicaux.
• Il permet aussi de renforcer le dialogue et l’échange pour une relation de confiance avec votre pharmacien.
Votre carte vitale est indispensable pour créer votre DP et, avec votre accord, permettre au pharmacien d’y accéder par la suite.
Important !
• Signalez systématiquement à tout personnel de santé que vous suivez un traitement par AVK (médecin, chirurgien-dentiste, pharmacien, infirmière, sage-femme, kinésithérapeute, pédicure, etc.)
• Pensez toujours à porter sur vous une carte mentionnant que vous suivez un traitement par AVK. Découpez-la dans votre carnet d’information et de suivi du traitement. N’hésitez pas à le demander à votre médecin, pharmacien ou biologiste.
• Vous ne devez pas recevoir d’injections par voie intramusculaire (risque d’hématome).