ENTRETIEN AVEC LES DR. HANNA ET DR. ARNAUD
BIOLOGISTES MOLÉCULAIRES AU LABORATOIRE DE GÉNÉTIQUE DE L’HÔPITAL BICHAT CLAUDE BERNARD À PARIS – MARS 2021
Association MARFANS (AM) : pouvez-vous nous présenter rapidement le laboratoire ?
Le Pr. Catherine Boileau est à la tête du département de génétique et au sein de ce département, nous coordonnons le secteur dédié au syndrome de Marfan et aux pathologies apparentées (dont les maladies génétiques de l’aorte), avec 7 techniciens de laboratoire et 2 administratifs. Ce secteur représente environ 30 % de l’activité totale du laboratoire, qui comprend au total 8 médecins biologistes et 26 techniciens de laboratoire qui traitent de différentes maladies rares ou de l’oncogénétique (cancérologie).
AM : d’où proviennent les prélèvements analysés ?
Les prélèvements analysés au laboratoire de Bichat dans notre secteur proviennent de la France entière : ceux effectués au Centre de Référence et ceux réalisés dans les différents Centres de Compétences mais aussi ceux des services génétiques des autres CHU. Les prélèvements du Centre de Référence représentent entre 30 et 40 % des prélèvements reçus dans le cadre du diagnostic génétique du syndrome de Marfan. Il est le laboratoire de référence.
AM : l’association MARFANS avait cofinancé l’achat d’un nouvel appareil. Que vous a apporté cette nouvelle machine ?
En effet, fin 2016, nous avons reçu un appareil qui nous a permis de procéder à la fragmentation de l’ADN et de mettre ainsi en place le séquençage nouvelle génération (NGS), qui permet le séquençage rapide de milliers de molécules. Il nous a permis d’améliorer nos délais de diagnostic de manière significative. Certains prélèvements pour lesquels aucune mutation n’avait pu être identifiée ont été séquencés grâce à cette nouvelle technologie et des diagnostics ont ainsi pu être posés.
AM : pratiquez-vous le séquençage global du génome (WGS) ?
Le WGS n’est pas réalisé dans notre laboratoire. Il peut être fait dans deux laboratoires (AURAGEN et SEQOIA) et reste très encadré dans le cadre du plan France médecine génomique 2025. Nous sommes toutes les deux biologistes référents de l’interprétation de ces données dans le cadre du syndrome de Marfan et des pathologies apparentées.
AM : le DPNI (diagnostic prénatal non invasif) est maintenant possible sous certaines conditions pour diagnostiquer le syndrome de Marfan. Pouvez-vous nous en dire plus ?
En effet, et c’est tout frais. Il vient d’être proposé à un couple cette nouvelle méthode de diagnostic prénatal réalisée à ce jour au laboratoire de l’hôpital Cochin à Paris. Il s’agit d’une simple analyse à partir du sang de la mère, qui contient une faible quantité d’ADN du fœtus. On va rechercher la mutation familiale par une technique très sensible. C’est pour cette raison que ce type de diagnostic n’est possible que dans les cas où la mutation est exclusivement paternelle. On ne pourra ainsi pas se tromper sur l’origine de la mutation si elle est retrouvée dans le sang prélevé sur la mère.
Elle ne peut être proposée qu’aux couples qui envisagent l’Interruption Médicale de Grossesse si le diagnostic est positif, car c’est une analyse coûteuse qui demande un développement spécifique pour chaque famille.
AM : combien de gènes sont impliqués dans les maladies héréditaires de l’aorte ?
Environ 25 gènes sont retrouvés dans l’étude des atteintes aortiques. Le gène FBN1 reste le gène majoritairement défaillant dans le syndrome de Marfan.
AM : quelle est la proportion de mutations familiales diagnostiquées vs. mutations de novo ?
Le cas index d’une famille est la première personne de la famille qui vient consulter et pour qui on cherche à poser un diagnostic. C’est chez le cas index que l’on initie l’analyse génétique, qui dure environ 1 an, parfois un peu moins en fonction de la charge de travail du laboratoire.
Lorsqu’une mutation est identifiée dans une famille, on peut proposer aux autres membres de la famille (cas apparentés) un dépistage ciblé sur cette mutation et ceci est rendu rapidement (moins de 3 mois).
Environ 65 % des cas index chez qui l’on identifie une mutation ont des antécédents familiaux, et 35 % sont des cas isolés. Si une mutation est retrouvée chez un cas index et qu’on ne la retrouve pas chez ses parents, on parlera alors de mutation «de novo».
AM : combien de dossiers séquencez-vous sur une année ?
Sur l’année dernière, on a séquencé environ 800 cas index et 750 cas apparentés, une activité en légère hausse sur les dernières années. Pour rechercher une anomalie génétique, les 25 gènes identifiés comme cause d’un syndrome de Marfan ou d’une pathologie apparentée sont séquencés. Notre laboratoire possède maintenant une base de données d’environ 3 000 mutations.
AM : le diagnostic clinique doit-il avoir été posé pour procéder à l’analyse génétique ?
L’analyse moléculaire est coûteuse et prend du temps. Les délais de rendu de résultats se sont certes améliorés mais il a fallu poser des critères prioritaires pour entamer une recherche de mutation. Une forte suspicion lors du diagnostic clinique est un pré requis. Ces critères sont en passe d’être progressivement allégés maintenant que les délais se sont améliorés mais c’est un dialogue permanent entre le médecin qui prend en charge le patient, le généticien, le patient lui-même et le laboratoire.
Françoise (67)
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